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ENGAGEMENT POLITIQUE

Retour sur les éléments biographiques de son engagement en politique

En 1928, son amie la photographe Tina Modotti l'incite à s’inscrire au Parti communiste mexicain. Elle s’intéresse particulièrement à l’émancipation des femmes dans la société mexicaine qui est encore très machiste. Elle décide dès son jeune âge qu'elle ne veut pas suivre le même parcours que la plupart des femmes mexicaines.

En 1942, l’artiste commence son journal où elle commente son enfance, sa jeunesse et sa vie. La même année, elle est élue membre du Seminario de Cultura Mexicana, organisation créée par le ministre des Affaires culturelles et composée de vingt-cinq artistes et intellectuels. Elle a pour mission d'encourager la diffusion de la culture mexicaine en organisant des expositions, des conférences et la publication d'ouvrages.

Les références aux icônes populaires mexicaines en guise de revendication

 

Dans quasiment l'ensemble de ses peintures, Frida KAHLO intègre des éléments faisant référence aux icones populaires mexicaines tels que le mono sourcil, qu'elle accentue pour en augmenter la puissance et la revendication, les tresses, les animaux, ou encore le représentation de pyramides mésoaméricaines.

La manière dont elle accentue, met en avant et surtout insiste sur ces éléments de la culture mexicaines est un argument pour montrer comment elle utilise ces éléments à des fins politiques. L'importance de l'identité mexicaine est telle qu'elle devient un élément politique prôné ouvertement.

"Adopter et adapter l'imagerie populaire présente plusieurs avantages pour Frida. Elle réaffirme ainsi ses liens avec la culture de son pays, et s'affirme en tant que femme politiquement de gauche en exprimant sa solidarité avec les masses, certes, mais aussi avec les autres femmes. L'art populaire mexicain est haut en couleurs, parfois théâtral, souvent sanglant. Il donne à l'œuvre de Frida des dimensions ethniques bien définies, historiques aussi, même si l'on a parfois l'impression d'être en face de la construction d'un mythe, mais d'un mythe qui serait démystifié sous nos yeux pour mieux renaître. Ce type d'art révèle et dissimule en même temps. Les petites dimensions, à l'échelle des ex-voto, d'œuvres comme Unos cuantos piquetitos ou Mi Nacimiento les rendent presque supportables. Frida, grâce à ce procédé, permet au spectateur, contradictoirement d'ailleurs, de prendre un certain recul. L'ironie enfin, dans Eldifuntito Dimas et même dans Henry Ford Hospital, aide créateur et spectateur à découvrir, mais aussi à masquer et à prendre en dérision la souffrance."

Guyot Joëlle. Mythes identitaires et histoire dans l'œuvre de Frida Kahlo

Étude de cas : Sin Esperanza, 1945

Dans Sin esperanza, vie et mort, soleil et lune, lumière et ombre semblent se livrer une lutte sans merci, tandis que ce qu'elle avale ou rejette, n'est pas sans évoquer, par le graphisme, les paroles qui s'échappent de la bouche des personnages, dans les Codex. Quant aux montants de son lit, ils dessinent le signe «ollin», symbole du mouvement. Frida écrit, dans ce Diario qu'elle a rédigé au cours des dix dernières années de sa vie : «La révolution, c'est l'harmonie de la forme et de la couleur, et elle n'est régit que par une seule règle: la vie. Personne ne s'écarte de personne. Personne ne lutte que pour lui-même. Nous sommes tous qu'un.  L'angoisse et la douleur, le plaisir et la mort ne sont que des étapes pour exister réellement.»

Le Muralisme Mexicain ou La Révolution Mexicaine

 

Le muralisme mexicain ne se réduit en aucun cas, pour Ana Cecilia Hornedo Marín, à un seul discours ou à une interprétation unique. Des interprétations existent selon lesquelles le muralisme mexicain représenterait une grande secousse révolutionnaire dans la société mexicaine.

Pour les interprétations selon lesquelles l’art mural des années 1920-1940 aurait exprimé le nouvel ordre profane et révolutionnaire de cette période voir : Frida Kahlo/Diego Rivera. L’art en fusion, Musée national de l’Orangerie, Paris, 2013-2014.

"L'originalité de l'exposition consacrée au couple mythique incarné par Diego Rivera et Frida Kahlo consiste à présenter leurs œuvres ensemble, comme pour confirmer leur divorce impossible, effectif dans les faits mais aussitôt remis en question après une seule année de séparation. Elle permettra aussi de mieux entrevoir leurs univers artistiques, si différents, mais également si complémentaires, par cet attachement commun et viscéral à leur terre mexicaine : cycle de la vie et de la mort, révolution et religion, réalisme et mysticisme, ouvriers et paysans."

Communiqué de presse de l'exposition Frida Kahlo-Diego Rivera. L’Art en fusion (2013-2014)

Référence:

Ana Cecilia Hornedo Marín, « L’« énergie synthétique ». Espace esthétique et espace politique dans la peinture murale mexicaine (1920-1940)  », Nuevo Mundo Mundos Nuevos [En ligne], Images, mémoires et sons, mis en ligne le 08 octobre 2014, consulté le 14 avril 2017. URL : http://nuevomundo.revues.org/67383 ; DOI : 10.4000/nuevomundo.67383

Communiqué de presse de l'exposition Frida Kahlo-Diego Rivera. L’Art en fusion (2013-2014)

Guyot Joëlle. Mythes identitaires et histoire dans l'œuvre de Frida Kahlo. In: América : Cahiers du CRICCAL, n°3, 1988. Les mythes identitaires en Amérique latine. pp. 81-99;
doi : 10.3406/ameri.1988.928
http://www.persee.fr/doc/ameri_0982-9237_1988_num_3_1_92

 

Frida KAHLO, Sin Esperanza, 1945, huile sur canevas, 11"x14", Collection of Dolores Olmedo Patiño, Mexico City, Mexico

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